
L’Université Populaire de Sologne est un cycle de conférences, de débats et d’ateliers thématiques. Proposée sous formes d’événements mensuels et ponctuels, elle est entièrement libre et gratuite.
Elle a pour objectif la diffusion et la transmission de connaissances auprès du grand public, sans aucune discrimination, de quelque nature qu’elle soit.
Les valeurs de l’Université Populaire de Sologne
L’Université Populaire de Sologne fait sienne les valeurs que Michel Onfray (« Rendre la raison populaire », 2012, p.15-16), fondateur de l’Université Populaire de Caen, considérait comme constitutives de l’identité même des UP :
« L’Université populaire produit ses effets par la liberté d’entrer et de sortir dans ce dispositif ouvert ; par la cooptation amicale ; par le refus de croire qu’il existe des sujets philosophiques et des sujets qui ne le sont pas mais en montrant qu’il n’y a que des façons philosophiques d’aborder tous les sujets ; par le refus de contrôler les connaissances acquises ; par la décision qu’il ne faut aucun diplôme, aucune qualité particulière, aucune qualification, aucune recommandation pour faire partie du dispositif dans lequel on entre mû par le seul désir de philosopher ; et par la polyphonie idéologique et intellectuelle des « enseignants » impliqués dans l’aventure »
Par ailleurs, l’Université Populaire de Sologne se reconnaît dans le mouvement dit de « l’économie de la connaissance » telle qu’elle est vulgarisée par Idriss Aberkane (« Libérez votre cerveau », 2016) : la connaissance est prolifique (on en produit plus qu’on peut en absorber ou en partager) ; elle est collégiale (elle sert à tous les individus) ; elle est partageable (quand on la partage, la connaissance ne s’amenuise pas – contrairement aux matières premières – mais elle se démultiplie).
Concept & histoire
Une université populaire est un organisme d’éducation populaire. Elle vise la transmission de savoirs théoriques et pratiques à destination de tout public.
Héritières de l’Association polytechnique, fondée par Auguste Comte, puis de l’Association philotechnique de Paris, dédiées toutes deux à la formation pour adultes issus des milieux populaires, les Universités populaires voient plus officiellement le jour à la fin du XIXème siècle, sous l’impulsion de Georges Deherme. En miroir à la loi Ferry sur la scolarisation obligatoire des enfants, les UP se consacrent à l’instruction publique des adultes. Mises à mal par les scissions socio-économiques du début du siècle qui divisent ouvriers et intellectuels, les UP prennent un tournant politique et syndical dans l’entre-deux guerres.
En 1935, Simone Weil appelle ainsi à la création d’une université ouvrière. Après une coupure due à la 2nde guerre mondiale, les UP connaissent un renouveau via la création de l’UP du Rhin, en Alsace, dans les années 60. Une soixantaine d’UP sont désormais fédérées au sein de l’AUPF, réseau qui donne à l’éducation populaire une dimension européenne et internationale. Le récent avis du CESE, intitulé « L’éducation populaire au XXIème siècle » et adopté en mai 2019, laisse présager une longue vie aux UP.
Pourquoi une UP en Sologne?
L’Association des Universités Populaires de France (AUPF) répertorie 7 universités populaires en région Centre-Val de Loire, dont 4 dans le Cher, 1 en Indre, 1 en Indre et Loire et 1 en Loiret.
La création d’une UP spécifique au territoire Sologne correspond à une vision de l’éducation populaire prenant en compte les éléments suivants :
Identité géo-historique
Spécificités locales
Volonté d’appréhender le territoire selon ses spécificités géographiques et historiques (la région naturelle de Sologne) et non administratives (les départements). Fédérer les habitants autour de problématiques communes – parce que locales – implique de dépasser les frontières administratives et de prendre en compte les caractéristiques naturelles de la région.
Nécessité de multiplier les lieux d’éducation populaire au lieu de polariser la diffusion des savoirs sur quelques lieux spécifiques. Bien qu’elles diffusent des connaissances transversales, les UP ont également vocation à répondre à une demande locale, parfois très spécifique, émanant de besoins contextualisés. Mieux vaut d’heureuses petites structures utiles qu’un malheureux grand pôle inutile.
Ruralité
Nécessité d’implanter les UP en territoire rural. Les centres urbains ont l’avantage de dynamiser, centraliser et mutualiser les initiatives. Mais leur fréquentation implique un lourd investissement en temps et en énergie qui empêche la fidélisation ou l’assiduité de nombreux ruraux pourtant intéressés par les événements culturels et éducatifs citadins. Fonctionner localement permet de rendre les initiatives accessibles et pérennes.
Solidarité
Volonté d’intégrer le réseau éducatif et culturel pré-existant en Sologne afin de participer à l’effort collectif déjà engagé par ses membres. La configuration d’une UP ancrée dans le territoire permet d’appréhender les demandes concrètes des habitants en termes éducatifs et formatifs et d’y apporter une réponse solidaire efficace. Solidarité bien ordonnée commencerait-elle ainsi par son environnement proche?
Soutenir l’UPS
Pour aller plus loin…
- Conseil économique, social et environnemental (CESE). L’éducation populaire, une exigence du XXIème siècle
- DARTIGUES, Laurent. L’Université populaire, partie 1. Retour sur une histoire à écrire
- DARTIGUES, Laurent. L’Université populaire, partie 2. A propos des notions de savoir critique et d’émancipation
- Education populaire
- Institut national de la Jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP). Les universités populaires en France
- La Rotative. Histoire des Universités Populaires de Tours
- ONFRAY, Michel. Rendre la raison populaire. 2012
- PREMAT, Christophe. L’engagement des intellectuels au sein des Universités Populaires
